LE VENT, L'AIR...

LA SEUZ

ARTHUR CHAMBRY

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LA SEUZ

(Pas compatible smartphone, déso..)

ANTON MOBIN & CHAMBRY

I FORGOT TO SEND HER THAT LETTER

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GUUZEN

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HELAS,

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ARTWORK by Quentin CHAMBRY

ECOUUUUTEZ ICIIIIIIII

NOS SOUPIRS (videoclip)

En forme de world-building méta, Arthur Chambry, tel un pop-trouvère ou ménestrel contemporain bien enhardi, trace les contours de La Seuz, un open-world en pleine extension et perpétuelle mutation. Au fil de ses divers et récents projets (compositions, textes et performances) émerge Rocronde, un territoire semi-sauvage, agreste et rural, où la nature omniprésente accueille des êtres variés, errants, hybrides, tous-tes lié-es de quelque manière qu’iels soient à la langue du vent, le souffle, et ses sonorités enchantées : La Seuz.

 

Arthur Chambry le dit lui-même LE SOUFFLE / LA VIE / LE CHANT / EXPULSER / SOUPIRER/ TOUSSER sont des notions qui lui sont à la fois chères, mais aussi évocatrices. Comme on peut l’entendre parmi les mille et une légendes qui obombrent l’univers Rocrondien, l’air et le vent, Arthur Chambry les manœuvre et les module à travers un panel d’instruments home-made. Après cinq albums couvrant un large spectre de sonorités (de collages lofi à la pop expérimentale chantée), La Seuz envoie tout balader et remet presque tout à plat, se drapant d’atours pop troubadouresques, à commencer par les outils que l’artiste utilise et fabrique pour composer. Depuis son dernier album Le Vent, l’Air et l’Atmosphère (2020, Cindys Tapes), Arthur manifeste un intérêt majeur pour le bricolage lofi en solitaire d’instruments bancals mais surtout ingénieux : carillons diy, clarinette à membrane grave et aigue, tuyau d’arrosage comme trompe de chasse.

 

Tour à tour La Seuz (et ses sonorités bricolées) gravit les cimes, et vous ramène au cœur de la vallée. A l’inverse d’un rollercoaster champêtre, la Seuz sillonnent stablement les routes médiévalo-biscornues tout en évitant l’écueil bard-core récent. Arthur Chambry s’engouffre dans une brèche analogique (pas de chichi de post-prod laptop), instrumentale (la moitié de l’album l’est), tout en y injectant des ritournelles vocales (La langue du vent, Le petit bois) prêtent à vous faire basculer de dimension vers une fête slash feu de joie slash méchoui géant d’un bled paumé du Mordor. Souvent à cheval entre RPG folklo et micro-épopées venteuses, aussi bien Les pierres de Montodeau que Nos Soupirs (par exemple), reflètent ce qu’Arthur a toujours su faire de mieux (comme sur ses précédents ouvrages) : capter l’air du temps, des vides et des interstices, pour produire une nouvelle matière sonore quasi magique.

 

S’il fallait poser des mots sur la Seuz, enquérez-vous auprès des Pastours (des géants sourds et muets), offrez de votre temps d’attention et d’écoute aux Azmates (communauté de chanteureuses itinérantes), claquez les pierres de Montodeau et observez la vibration qui en sort. Tout converge vers un mille-feuille de matière sonore, textuelle, poétique, et enchantée, cœur vibrant planqué à l’intérieur de chaque être, chaque pierre ou ruisseau du monde de Rocronde, dont Arthur Chambry fait clairement partie.

 

 

Edouard Rose